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mercredi 15 juin 2011

Troisième jour : Une très longue sortie...

Ouch, la nuit a été bonne, mais les jambes sont lourdes ce matin... La journée promet ! Après la mise en jambe matinale (sac, déjeuner, escaliers...), nous nous retrouvons de nouveau dans le parking pour un petit échauffement.

Nous partons ensuite à pied vers la gare d’Argentière que nous ne faisons que traverser. On démarre en trottinant doucement dans un petit chemin forestier. Je dois avouer que même si le relief n’est pas trop difficile, j’ai du mal à lever les jambes. Les étirements, les bas de compressions n'ont pas suffit à me retaper. Je vais souffrir aujourd’hui, mais bon j’avance encore, c’est déjà ça... Peut-être les choses vont-elles s’améliorer en cours de route ?

Le chemin s’élève déjà devant nous en une succession de montées en marche dynamique puis de faux plats (montant) sur lesquelle nous relançons dès que possible. Une lègère descente et nous arrivons au col des Montets. Nous longeons la route en légère descente quelques centaines de mètres et nous repartons sur un petit sentier sur la droite (nettement plus agréable que le bitume). La descente fait du bien car on a déjà mangé 300m de D+ depuis le départ.



Dans le bas, on traverse la route et c’est reparti pour l’ascension suivante, nettement plus raide. Nous suivons un petit torrent que nous devons traverser, mais le pont est en travaux. Youpie, le trail , c’est aussi le passage à gué, heureusement de grosses pierres nous permettent de le faire au sec. Attention à l’équilibre !!!





Cette seconde ascension nous fait déguster 200m de D+ supplémentaire. Au compteur on a déjà un gros 10 kilomètres de parcourus, mais je sens qu’on n'est pas au bout.
Je dépasse Greg qui prend des photos, je me sens maintenant beaucoup mieux qu’au départ... Les ascensions ne sont pas trop longues et je commence à bien les gérer.

La descente est assez raide et à la sortie du bois nous traversons un petit village. Encore un peu d’asphalte, je vois Lionel, Stephane et Pat à proximité et Greg me suis deux lacets plus haut.



Nous poursuivons à la sortie du village le long d’une route plus importante, ce n’est pas la partie la plus sympa, mais bon ça ne monte pas, c’est donc un peu de repos... Quoique l’allure monte, 12km/h, c’est un peu trop rapide... Ouf, tout le monde s’arrête à l’entrée d’un hameau et il y a une fontaine. Il fait assez chaud et de l’eau fraîche est la bienvenue. Une petite pause salvatrice, quelques sucres et la poche d’eau rechargée, nous voilà fit pour la grosse ascension nous prévient Lionel.



Nous avons parcouru quasi 13km et nous allons nous faire un petit 750m de D+ pour rejoindre le refuge de Loriaz. Il parait que la première partie est la plus raide, c’est déjà bon de le savoir. Nous partons d’un pas décidé, mais à un rythme raisonnable. Je repense à la grosse ascension de la veille, je sais que plus elles sont longues, moins elles me réussissent. Nous faisons de petits lacets très raides en longeant un petit torrent. Les pros partent devant, j’essaie de tenir le rythme et encourage Greg qui a du mal au début des côtes.



En chemin, nous faisons un petit arrêt sur un pont au dessus du torrent, l’endroit est très sympa et on s’autorise une pause photo, Lionel ne nous pousse pas trop , il se rend compte qu’il y en a au moins deux qui suent et je pense que pour les autres également ça devient chaud. Nous repartons de plus belle. Je dépasse une randonneuse, je ne vais quand même pas si lentement que cela.









Greg me rattrape aux alentours de 1700m d’altitude, nous faisons un bout de chemin ensemble, mais le coup de barre se pointe... Chaleur, démotivation ou tout simplement grosse fatigue ! Je dois souffler un peu et le laisse prendre de l’avance. Je ne le reverrais plus avant le refuge.





La dernière partie dans l’alpage est vraiment très difficile pour moi. Je ne respire plus, trop chaud, trop fatigué... Greg rétrécit au loin, il est presque arrivé. Une dernière bosse et je vois enfin le refuge et les vaches avec leur cloches qui résonnent dans l’alpage. La magie de l’endroit me procure les dernières forces pour terminer cette ascension.







A cette altitude, le simple fait de s’arrêter, on ressent le froid, il y a du vent... Je me recharge en eau et nous prenons tous ensemble une boisson sucrée au refuge pour se refaire une santé. J’avale sans appétit mon casse-croûte, la pause de midi fait du bien. Je me rends compte que vu où nous sommes, la journée n’est pas finie et pourtant déjà 17km au compteur. A moins d’un hélico surprise, il va falloir redescendre !





La pause terminée, nous repartons sur un balcon et au pas de course s’il vous plaît... Heureusement qu’on récupère vite... Le chemin sur le balcon devient vite assez piégeux et l’allure ralenti. A certains endroits, des chaînes métalliques sont même prévue pour qu’on puisse s’y accrocher et éviter de tomber dans le vide. Dans ces passages, les bâtons deviennent une gêne. Je suis encore en queue de groupe mais paradoxalement, ce n’est plus un problème de fatigue, mais plutôt un soucis d’éviter une grosse gamelle qui serait douloureuse au milieu de ces gros cailloux pointus. Et puis une entorse est si vite arrivée, il reste encore deux jours à tenir.





Environs 4 kilomètres plus loin, nous arrivons au barrage du Lac d’Emossons, ce barrage parait immense à cette altitude, impressionnant ce que l’homme peut construire à cet endroit. Le balcon nous a permis de nous taper encore un bon 100m de D+ mais c’est finit, maintenant, il ne nous reste plus qu’à descendre !!!

Le début de la descente est très très raide et très accidenté, l’allure est donc parfois plus lente qu’en montée. En chemin nous croisons un bouquetin pour qui ce type de terrain ne semble pas poser beaucoup de soucis. Au fur et à mesure, le chemin devient plus facile et nous quittons les rocher pour la forêt. Ma montre Garmin me lâche, elle fonctionne depuis plus de 4h30.











Le chemin est maintenant en faux plat descendant dans la forêt, il est plus régulier et nous repartons en mode course pour terminer les 3 derniers kilomètres. A la sortie du bois, nous traversons une prairie et arrivons dans Vallorcine ou nous trouvons rapidement une fontaine pour nous abreuver (et oui la poche d’eau a été vidée rien que sur la descente depuis le refuge ou elle avait été rechargée).



Nous marchons ensuite jusque la gare pour prendre un train pour retourner vers Argentière. 27km et 1650m de D+, waow quelle journée et dire qu’il en reste deux... Nous tentons quelques étirements dans l’herbe devant la gare. Un train y est à l’arrêt, mais Lionel nous dit que c’est celui qui va vers la Suisse. Un autre train entre en gare et nous montons dedans. Bravo Lionel, tu habites Vallorcine et tu nous fais monter dans le mauvais train. Déjà qu’il est tard et qu’on est épuisé, ça ne va pas nous aider à récupérer. Nous descendons à la station suivante qui se trouve à Martigny en Suisse.



Il faut attendre le prochain train qui retourne en France. Heureusement, il y a toujours un bar à coté d’une gare et nous pourrons nous désalthérer.

Lors du retour, en passant à hauteur de Vallorcine en train, nous apercevons le barrage d’Emossons auprès duquel nous sommes passé tout à l’heure... Il parait très petit vu de là et surtout très très haut perché...

Nous sommes rentrés trop tard et notre brunch habituel n’est pas dispo, après négociation avec le cuisiner du centre, Lionel nous obtient un peu de victuaille. Le travail de récup peut commencer. Douche froide sur les muscles endoloris et étirements sont nécessaire. Je me demande vraiment si je pourrais recommencer demain. Les escaliers deviennent un calvaire, l’état de fatigue général est très prononcé ! Chez mes camarades aussi, je pense que nous irons dormir tôt ce soir.

Nous partons à 4 faire un tour à Chamonix pour y prendre un verre et se changer un peu les idées. J’en profite pour acheter un produit miracle, de l’huile d’Arnica. J’espère que ça aidera à la récup, tous les trucs sont bon à prendre dans mon état.
Après le repas, nous ferons une partie de Uno avec des camarades alpinistes qui partent le lendemain faire l’ascension en deux jour d’un 4000m. Franchement, les vrais malades en montagne, ce sont eux.
La nuit sera bonne !

Parcours du jour : Argentière -- Rambles -- Le Tour -- Chenavier -- Col des Montets -- Le Buets -- Sur le Rocher -- Le Mont -- Refuge de Loriaz -- Col du Parset -- Vallorcine (retour Argentière par train via la Suisse)

Données approximatives : 5h20 - 27km - 1650m D+

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