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samedi 18 juin 2011

Le retour...

Le retour se passe sans encombre, si ce n’est un vrai déluge sur la première partie du trajet. Le temps et la musique qui passe nous laisse tous un peu cafardeux. Le retour sur terre ne va pas être simple après avoir passé un semaine comme celle-ci. Les images des décors somptueux dans lesquels nous avons évolués vont surement nous hanter ces prochains jours au boulot. La dernière inquiétude, c’est de savoir comment nous allons récupérer de cette débauche d’efforts. Enfin, on sait encore monter et descendre des escaliers, c’est déjà ça.

Pat et Greg font la sieste à tour de rôle et nous ne ferons pas beaucoup de pause durant le trajet. Nous sommes de retour en milieu d’après-midi. Je dépose Greg et Pat à Chaumont et puis je vais retrouver Madame à son tournoi de hockey à Perwez. Youpie, elle a l’air contente de me revoir, un retour sur terre qui commence bien !

vendredi 17 juin 2011

Cinquième jour : Une fin de toute beauté

Nous voici déjà au dernier jour de trail de ce stage. Au lever, curieusement les sensations sont bonnes. La fatigue générale est toujours importante, mais le fait d’avoir été se coucher plus tôt à des conséquences assez positive. Deuxième surprise, les jambes ne sont plus si lourdes comme si elle s’habituaient au traitement qu’elles reçoivent depuis le début de la semaine.

Finalement ce dernier jour se présente bien et contrairement à la veille, aucune envie de baisser les bras, ce qui n’est pas le cas de Greg qui visiblement n’a plus envie et nous déclare tout de go, qu’il reste ici au centre se reposer. D’après lui, on a tout vu et c’est le jour pour faire le break... Heureusement, Stéphane, Pat et moi réussissons à le remotiver et il finit par se présenter à l’échauffement. Lionel nous annonce que la sortie du jour ne sera pas trop longue, ce qui nous laissera du temps pour aller à l’aiguille du Midi par après si la météo le permet !!!

On démarre en marchant puis on trottine un petit peu jusqu’au col des Montets. Greg est un peu à la traîne, ce n’est pas son jour apparemment. Ensuite nous entamons l’ascension du jour en direction de l’Aiguille des Posettes. Ca monte bien, dans les bois pour commencer, les habituels lacets se succèdent et le groupe s’étire suivant le rite habituel. A la sortie du bois, le décors est magnifique, je reste avec Greg et pour une fois, nous tenons le même rythme ce qui rend quand même les choses plus sympa que de monter seul dans son coin.





Nous voyons nos camarades qui caracolent nettement plus loin, ils semblent déjà quasi arrivé et nous les prenons plusieurs fois en photos car cette fin d’ascension est une des plus belles depuis le début du séjour si pas la plus belle. Greg a bien fait de ne pas suivre sa première idée. Arrivé au fameux sommet ou nos camarades se trouvaient, surprise, ce n’est pas fini, illusion d’optique, il y a un autre sommet plus haut et puis encore un autre, une vraie montée par palier... Le moral prend des coups, mais en même temps l’espoir d’en avoir bientôt fini est le plus fort et dire que la veille, je m’étais juré que c’était la dernière ascension.



Nous retrouvons nos camarades au sommet de l’aiguille et c’est vraiment un sommet, une vue à 360° magnifique.









Pour une dernière, on en prend plein la vue. En tous cas, voici 900m de D+ supplémentaire à notre périple et 6km300 de plus depuis le départ, le tout en 1h40, bref, une belle montée.



Lionel nous engage alors dans une descente légèrement caillouteuse, mais un peu glissante car il a plu durant la nuit. La pente n’est pas trop forte et je suis Lionel et Stéphane tandis que Greg et Pat s’attardent au sommet de l’aiguille. Lionel y va mollo car il ressent une douleur au genou depuis sa chute de la veille.

Durant la descente, nous nous faisons dépasser par un traileur (un vrai), qui descend très vite et pourtant, il n’y a pas beaucoup de possibilité, il a du prendre le même chemin que nous et donc il a au minimum la même côte dans les jambes.

Après une courte descente, nous repartons vers le col des Posettes pour passer en Suisse. Le col est visible depuis l’aiguille, donc nous y allons en connaissance de cause et après 200m de D-, nous voilà reparti pour 300m de D+ supplémentaire... Les derniers du stage, mais pas les moins raide, surtout sur la fin... Après des premiers lacets très larges, on passe par une montée en ligne droite dans la pature pour accéder au sommet du col. Les sensations sont bonnes et je ne suis pas très loin derrière le groupe. Greg lui est toujours un peu à l’arrière, mais termine également l’ascension en bon état.



Au sommet une borne pour délimiter la frontière avec la Suisse et une nouvelle vue à 360°encore plus incroyable que la précédente.







Après un très bref passage en Suisse, nous descendons à travers tout pour rejoindre le refuge du col de Balme plutot que de suivre le chemin... Un raccourci ??? Pas vraiment, c’est une descente un peu téméraire, non pas qu’on risque de tomber dans le vide, mais c’est tellement raide en ligne droite qu’il est quasi impossible de courir et finalement les bâtons donnent un peu d’assurance.

Au refuge du col de Balme, nous mangeons notre en cas avant de repartir pour une descente endiablée.



La pause repas nous a bien retapé et nous commençons notre descente vers Charamilles. La vraie difficulté du jour, c’est la descente, car nous retournons au centre, ce qui signifie qu’on va avoir un bon 1000m de D- pour y arriver. Le sentier est sympa et après avoir pris un peu d’assurance dans les cailloux, nous descendons tous à tombeau ouvert. Greg me dépasse dans un tournant, je lui refait l’intérieur un peu plus bas. Pat nous fait une démonstration de voltige en sautant littérallement grâce à ses bâtons ! Malgré la course, personne ne se blesse, mais que cette descente est fun.

Nous prenons ensuite un chemin beaucoup plus large et carrossable constitué de nombreux lacets, mais la pente devient plus raide et les quadriceps commencent à souffrir et l’allure diminue. Je souffle un peu et laisse un peu d’avance à mes camarades. C’est là que mon pied butte sur un gros caillou ! Ouille mon gros orteil me fait terriblement souffrir et je dois m’arrêter deux minutes. Visiblement le pare-pierre n’est pas suffisant. C’est un comble, après tous ces parcours piégeux, c’est dans la dernière descente que je me fais mal. Je repars en trottinant et la douleur s’estompe, je m’en sors bien, mais je calme le jeu.

J’aperçois mes camarades tout en bas, ils ont pris le large, mais m’attendent à l’entrée du village. En terminant la descente, je croise plusieurs vététistes. Le premier courageux sur son vélo semble à l’agonie. Je le plains en pensant à ce qu’il lui reste. Les deux suivant poussent déjà leurs vélos, ils ne sont pas au bout de leur peine !

Après notre folle descente, il reste quelques kilomètres, mais Lionel nous laisse marcher, je pense pour que les muscles récupèrent après cet effort un peu différent des autres. Nous retrottinons et rentrons sur Argentière en passant par le Tour. Dans Argentière, le compteur marque 17,5 km ! Nous aurons donc survécu à ce stage et fait nos 100 km sur la semaine.

Pas trop marqué à la fin de cette semaine infernale !!!



Quelle sensation incroyable ! J’ai l’impression d’avoir fait quelques choses d’unique et d’être aller chercher très loin au fond de moi pour réussir tout cela. Et en même temps, c’était faisable et quel sera le prochain défi ???

Lionel nous donne rendez-vous en fin d’après-midi pour le débriefing de fin de stage et pour aller boire un pot ensemble.

Nous nous retapons en vitesse, douche, brunch et puis nous prenons la voiture vers Chamonix car le temps se couvre et nous voulons quand même tenter le pic de l’Aiguille du Midi.







Tout le monde survit au vertige que peux procurer la montée en téléphérique. L’observatoire de l’aiguille du midi, c’est une construction incroyable dans un lieu incroyable. Nous avons de la chance, la vue est encore un petit peu dégagée au-dessus, mais rapidement, le ciel se couvre et la neige commence à tomber ! C’est curieux, mais le moindre petit escalier nous achève littéralement, on ressent très bien les effets de l’altitude. Nous redescendons, avec le sentiment d’avoir bien terminé notre séjour.





Lionel nous convie dans un petit bar local très sympa qu’il aurait du nous conseiller dès le premier jour. Comme il n’y a plus de soucis de récup pour le lendemain, on va tater de bons petits cokctails. Après quelques derniers conseils, Lionel nous quitte, bonne chance à lui pour le marathon du Mont Blanc qu’il tentera le prochain week-end. Nous terminerons la soirée par un bon repas au centre et puis une nouvelle sortie dans ce nouveau petit bar bien sympa.



Malheureusement, c’est le dernier soir et demain, il y a la route !

Parcours du jour : Argentière -- Col des Montets -- Aiguille des Posettes -- Col des Posettes -- Tête de Balme -- Col de Balme -- Charamilles -- Le Tour -- Argentière

Données approximatives : 3h - 17.5km - 1200m D+

jeudi 16 juin 2011

Quatrième jour : Plan de l'Aiguille et Mer de Glace, quel spectacle grandiose !

Réveil difficile, je sens bien que la journée de la veille m’a pris pas mal de force. Je me pose la question, est-ce qu’il ne serait pas intelligent de faire un break aujourd’hui pour finir en beauté demain ? Pourtant curieusement, je ne marche pas comme un canard et je survis aux escaliers. Le corp est un merveilleux organisme qui visiblement s’adapte assez rapidemment. Je suis parfois bien plus mal le lendemain d’un semi-marathon à plat (mais évidemment bien plus rapide).

Lionel viens nous saluer au déjeuner. Visiblement aujourd’hui on va voir la mer de glace. Cette idée termine de me convaincre que je ne dois pas lâcher. Il faut avouer qu’il nous gère bien et que chaque jour nous apporte de nouvelles découvertes, des paysages différents et surtout de plus en plus beau. Nous remontons terminer nos sacs, sans oublier les bâtons cette fois !

Tout le monde semble en bon état lors de notre petit échauffement. Nous partons d’abord pour Chamonix qui se trouve 200m plus bas qu’Argentière. Nous empruntons la piste forestière qui longe un petit torrent. Le parcours n’est pas exceptionnel, mais ça nous change des derniers jours. Rapidemment on prend un bon petit rythme et nous tournons entre 10 et 11 km/h. Ouch, cela ne risque t’il pas de se payer plus tard. Après environs 5 km, je décroche un peu mais garde mes camarades en point de mire.

Je sens la fatigue générale est importante et il s’agit de bien gérer. Nous saluons un groupe de dames qui font leur gym au loin dans un pré et qui semblent admiratives de nous voir en plein effort. A l’arrivée sur Chamonix, le groupe se reforme et Lionel nous autorise la traversée à la marche histoire de récupérer avant l’ascension.



A l’arrivée au point de départ du téléphérique du pic du midi, nous avons quasi 10 km au compteur, un bon échauffement en somme. Lionel nous montre le refuge du plan de l’aiguille ou nous allons nous rendre... Un tout petit point sur la crête tout là-haut ! Vite une photo, même si ça ne rends jamais aussi bien que la réalité. L’ascension est longue et Lionel nous conseille de la faire cool, mais à un rythme régulier. Nous devrions la faire en 2h (au lieu de 4 renseignés sur les pancartes pour les randonneurs).



Au programme 1200m de D+ sur 6km, pour faire un peu plus de la moitié du dénivelé de Ostende au Signal de Botrange, il y a 260 km. Bref, ça va monter fort...

L’ascension commence sur un sentier forestier pas très large et qui consiste en des lacets relativement longs. Notre petite troupe trouve rapidement sa configuration habituelle de début d’ascension avec Lionel, Stephane (que j’admire car il monte toujours sans bâtons) et Pat qui caracolent devant, suivi de moi qui les suit un petit peu derrière mais qui inexorablement se fait distancer et Greg qui ne semble pas très en jambe ou je dirais plutôt qui gère très bien son effort.





Nous ne ferons pas beaucoup de pause et il n’y aura pas beaucoup de regroupement dans cette montée. L’ascension est longue et monotone. La fatigue du matin me reprend, ainsi que Greg qui garde la même cadence alors que je m’arrête plus fréquemment pour reprendre mon souffle. Je monte un long moment en sa compagnie et nous échangeons plusieurs fois nos positions. L’altimètre nous indique 1850m, il reste encore 350m de D+.





Je laisse maintenant du champ à Greg, il me faut tenir jusqu’au dessus. Je finis par sortir de la fôret et le sentier est maintenant fait de caillasse. J’espère que c’est finit, mais il reste encore une petite trotte. Ca y est j’apercois le refuge et toute la troupe assise qui m’attend. Tellement heureux à l’idée de m’assoir et grâce aux derniers mètres qui sont plus plats, je me remets à trottiner. Je vois Greg qui sort sa caméra, j’ai bien choisis mon moment pour me remettre en route... Je tiens quasi jusqu’à la fin et m’écroule sur le banc !



La vue sur Chamonix tout en bas est incroyable. Tout à l’air si petit et nous venons de là ! Je regarde mon chrono, 1h55 pour l’ascension, pas mal. En dessous des 2 heures comme prévu, même si Pat et Stéphane on semble-t’il mis 15 à 20 minutes de moins que moi.
Lionel nous montre une avalanche qui vient de se déclencher au dessus du glacier des Bossons qui se trouve un peu plus loin et sur lequel nous avons une magnifique vue.







Le refuge est très acceuillant et je ne me contente pas d’une canette, mais j’en reprend une seconde. J’ai besoins d’énergie pour pousuivre. Nous en profitons pour manger notre lunch et bien récupérer. Ah oui, j’oubliais mes premiers mots arrivé au dessus ont été : “C’est la dernière ascension de la semaine, je n’en ferais plus...J’en peux plus...”





Et pourtant juste après la pause lunch, nous repartons vers le Montenvers et la Mer de Glace en prenant un balcon et miracle, je me remets à courir, comment est-ce encore possible !

Lionel, Stephane et Pat repartent à l’avant, Greg est intercalé car il est plus à l’aise que moi dans la caillasse et je suis à un bon rythme. Nous dépassons pas mal de randonneurs, le lieu est assez fréquenté, même si la plupart sont monté avec le téléphérique car nous n’avons vu personne durant l’ascension.

Au détour d’un gros caillou, je constate que j’ai rattrapé Greg qui est sorti du sentier et semble perdu au milieu des gros rochers. Il me dit qu’il cherche un endroit isolé et je comprend que je vais le laisser seul à son sort, des problèmes intestinaux et un grand moment de solitude... D’autant plus qu’il n’est pas aisé de trouver un endroit discret sur ce type de terrain !







Je poursuis et nous arrivons à une nouvelle petite ascension, Lionel à choisi de nous faire passer par le signal pour avoir un beau point de vue sur la Mer de Glace. Evidemment, ca monte très sec , mais il n’y a qu’un petit 100m de D+. Ca ira, je m’en remettrais, mais en marchant et avec les bâtons.







Arrivé au signal, la vue est splendide comme à chaque fois, Greg, nous rejoins, et après quelques jeux de mots graveleux, nous écoutons Lionel énoncer les noms des nombreux sommets qui nous entourent. Un randonneur égaré y prête également attention et discute un peu avec nous.

Nous nous remettons route, il ne reste plus qu’une bonne descente dans la caillasse et vers 1700m d’altitude, nous serons au Montenvers. La descente est très rapide, nous bondissons de caillou en caillou, Lionel n’est plus très fringant, il a fait une vilaine chute avant d’arriver au signal et je pense qu’il a mal car les caillous sont très irrégulier.

Je dépasse Greg dans la descente sous la pression d’un randonneur zélé qui semble vouloir nous dépasser. Je reviens sur Stéphane et nous tentons de suivre Lionel et Pat, mais ceux-çi disparaissent et nous allions prendre un mauvais chemin, mais nous croisons des randonneurs qui ne les ont pas croisés et nous changeons de direction. Quelques minutes plus tard, nous arrivons à l’hotel du Montenvers et rejoignons Lionel et Pat. Greg nous rejoins assez vite toujours suivis du randonneur descendeur. Incroyable, nous le reconnaisons, c’est celui qui a discuté avec nous au signal. Pas une goutte de sueur et pas du tout l’équipement pour ce genre de descente, il nous aura bien épaté celui là.







Après quelques photos des lieux...



Nous prenons le célèbre train à crémaillère qui redescend sur Chamonix suivi d’un autre qui nous ramène sur Argentière.
Après le brunch, la récup, la douche, les étirements, la piscine, le massage à l’huile d’Arnica, les bas de compression et le souper, nous allons prendre un verre et nous nous couchons de bonne heure. Beaucoup des autres sportifs du centre sont en refuge cette nuit et il n’y a pas beaucoup d’ambiance.





Parcours du jour : Argentière -- Chamonix -- Refuge du Plan de l’Aiguille -- Montenvers par le Signal (retour Argentière par train)

Données approximatives : 4h - 22 km - 1300m D+

mercredi 15 juin 2011

Troisième jour : Une très longue sortie...

Ouch, la nuit a été bonne, mais les jambes sont lourdes ce matin... La journée promet ! Après la mise en jambe matinale (sac, déjeuner, escaliers...), nous nous retrouvons de nouveau dans le parking pour un petit échauffement.

Nous partons ensuite à pied vers la gare d’Argentière que nous ne faisons que traverser. On démarre en trottinant doucement dans un petit chemin forestier. Je dois avouer que même si le relief n’est pas trop difficile, j’ai du mal à lever les jambes. Les étirements, les bas de compressions n'ont pas suffit à me retaper. Je vais souffrir aujourd’hui, mais bon j’avance encore, c’est déjà ça... Peut-être les choses vont-elles s’améliorer en cours de route ?

Le chemin s’élève déjà devant nous en une succession de montées en marche dynamique puis de faux plats (montant) sur lesquelle nous relançons dès que possible. Une lègère descente et nous arrivons au col des Montets. Nous longeons la route en légère descente quelques centaines de mètres et nous repartons sur un petit sentier sur la droite (nettement plus agréable que le bitume). La descente fait du bien car on a déjà mangé 300m de D+ depuis le départ.



Dans le bas, on traverse la route et c’est reparti pour l’ascension suivante, nettement plus raide. Nous suivons un petit torrent que nous devons traverser, mais le pont est en travaux. Youpie, le trail , c’est aussi le passage à gué, heureusement de grosses pierres nous permettent de le faire au sec. Attention à l’équilibre !!!





Cette seconde ascension nous fait déguster 200m de D+ supplémentaire. Au compteur on a déjà un gros 10 kilomètres de parcourus, mais je sens qu’on n'est pas au bout.
Je dépasse Greg qui prend des photos, je me sens maintenant beaucoup mieux qu’au départ... Les ascensions ne sont pas trop longues et je commence à bien les gérer.

La descente est assez raide et à la sortie du bois nous traversons un petit village. Encore un peu d’asphalte, je vois Lionel, Stephane et Pat à proximité et Greg me suis deux lacets plus haut.



Nous poursuivons à la sortie du village le long d’une route plus importante, ce n’est pas la partie la plus sympa, mais bon ça ne monte pas, c’est donc un peu de repos... Quoique l’allure monte, 12km/h, c’est un peu trop rapide... Ouf, tout le monde s’arrête à l’entrée d’un hameau et il y a une fontaine. Il fait assez chaud et de l’eau fraîche est la bienvenue. Une petite pause salvatrice, quelques sucres et la poche d’eau rechargée, nous voilà fit pour la grosse ascension nous prévient Lionel.



Nous avons parcouru quasi 13km et nous allons nous faire un petit 750m de D+ pour rejoindre le refuge de Loriaz. Il parait que la première partie est la plus raide, c’est déjà bon de le savoir. Nous partons d’un pas décidé, mais à un rythme raisonnable. Je repense à la grosse ascension de la veille, je sais que plus elles sont longues, moins elles me réussissent. Nous faisons de petits lacets très raides en longeant un petit torrent. Les pros partent devant, j’essaie de tenir le rythme et encourage Greg qui a du mal au début des côtes.



En chemin, nous faisons un petit arrêt sur un pont au dessus du torrent, l’endroit est très sympa et on s’autorise une pause photo, Lionel ne nous pousse pas trop , il se rend compte qu’il y en a au moins deux qui suent et je pense que pour les autres également ça devient chaud. Nous repartons de plus belle. Je dépasse une randonneuse, je ne vais quand même pas si lentement que cela.









Greg me rattrape aux alentours de 1700m d’altitude, nous faisons un bout de chemin ensemble, mais le coup de barre se pointe... Chaleur, démotivation ou tout simplement grosse fatigue ! Je dois souffler un peu et le laisse prendre de l’avance. Je ne le reverrais plus avant le refuge.





La dernière partie dans l’alpage est vraiment très difficile pour moi. Je ne respire plus, trop chaud, trop fatigué... Greg rétrécit au loin, il est presque arrivé. Une dernière bosse et je vois enfin le refuge et les vaches avec leur cloches qui résonnent dans l’alpage. La magie de l’endroit me procure les dernières forces pour terminer cette ascension.







A cette altitude, le simple fait de s’arrêter, on ressent le froid, il y a du vent... Je me recharge en eau et nous prenons tous ensemble une boisson sucrée au refuge pour se refaire une santé. J’avale sans appétit mon casse-croûte, la pause de midi fait du bien. Je me rends compte que vu où nous sommes, la journée n’est pas finie et pourtant déjà 17km au compteur. A moins d’un hélico surprise, il va falloir redescendre !





La pause terminée, nous repartons sur un balcon et au pas de course s’il vous plaît... Heureusement qu’on récupère vite... Le chemin sur le balcon devient vite assez piégeux et l’allure ralenti. A certains endroits, des chaînes métalliques sont même prévue pour qu’on puisse s’y accrocher et éviter de tomber dans le vide. Dans ces passages, les bâtons deviennent une gêne. Je suis encore en queue de groupe mais paradoxalement, ce n’est plus un problème de fatigue, mais plutôt un soucis d’éviter une grosse gamelle qui serait douloureuse au milieu de ces gros cailloux pointus. Et puis une entorse est si vite arrivée, il reste encore deux jours à tenir.





Environs 4 kilomètres plus loin, nous arrivons au barrage du Lac d’Emossons, ce barrage parait immense à cette altitude, impressionnant ce que l’homme peut construire à cet endroit. Le balcon nous a permis de nous taper encore un bon 100m de D+ mais c’est finit, maintenant, il ne nous reste plus qu’à descendre !!!

Le début de la descente est très très raide et très accidenté, l’allure est donc parfois plus lente qu’en montée. En chemin nous croisons un bouquetin pour qui ce type de terrain ne semble pas poser beaucoup de soucis. Au fur et à mesure, le chemin devient plus facile et nous quittons les rocher pour la forêt. Ma montre Garmin me lâche, elle fonctionne depuis plus de 4h30.











Le chemin est maintenant en faux plat descendant dans la forêt, il est plus régulier et nous repartons en mode course pour terminer les 3 derniers kilomètres. A la sortie du bois, nous traversons une prairie et arrivons dans Vallorcine ou nous trouvons rapidement une fontaine pour nous abreuver (et oui la poche d’eau a été vidée rien que sur la descente depuis le refuge ou elle avait été rechargée).



Nous marchons ensuite jusque la gare pour prendre un train pour retourner vers Argentière. 27km et 1650m de D+, waow quelle journée et dire qu’il en reste deux... Nous tentons quelques étirements dans l’herbe devant la gare. Un train y est à l’arrêt, mais Lionel nous dit que c’est celui qui va vers la Suisse. Un autre train entre en gare et nous montons dedans. Bravo Lionel, tu habites Vallorcine et tu nous fais monter dans le mauvais train. Déjà qu’il est tard et qu’on est épuisé, ça ne va pas nous aider à récupérer. Nous descendons à la station suivante qui se trouve à Martigny en Suisse.



Il faut attendre le prochain train qui retourne en France. Heureusement, il y a toujours un bar à coté d’une gare et nous pourrons nous désalthérer.

Lors du retour, en passant à hauteur de Vallorcine en train, nous apercevons le barrage d’Emossons auprès duquel nous sommes passé tout à l’heure... Il parait très petit vu de là et surtout très très haut perché...

Nous sommes rentrés trop tard et notre brunch habituel n’est pas dispo, après négociation avec le cuisiner du centre, Lionel nous obtient un peu de victuaille. Le travail de récup peut commencer. Douche froide sur les muscles endoloris et étirements sont nécessaire. Je me demande vraiment si je pourrais recommencer demain. Les escaliers deviennent un calvaire, l’état de fatigue général est très prononcé ! Chez mes camarades aussi, je pense que nous irons dormir tôt ce soir.

Nous partons à 4 faire un tour à Chamonix pour y prendre un verre et se changer un peu les idées. J’en profite pour acheter un produit miracle, de l’huile d’Arnica. J’espère que ça aidera à la récup, tous les trucs sont bon à prendre dans mon état.
Après le repas, nous ferons une partie de Uno avec des camarades alpinistes qui partent le lendemain faire l’ascension en deux jour d’un 4000m. Franchement, les vrais malades en montagne, ce sont eux.
La nuit sera bonne !

Parcours du jour : Argentière -- Rambles -- Le Tour -- Chenavier -- Col des Montets -- Le Buets -- Sur le Rocher -- Le Mont -- Refuge de Loriaz -- Col du Parset -- Vallorcine (retour Argentière par train via la Suisse)

Données approximatives : 5h20 - 27km - 1650m D+